Il est l’un des co-fondateurs de l’agence de design
Coopérative Mu. Partout où il intervient, que ce soit sous forme de conférence
ou de session de travail, il défend l’environnement à travers le design, l’industrialisation
d’un produit, de ses prémices à sa commercialisation. Et même, idée inédite, dans
le montage juridique d’une entreprise. Mais de quelle cause François-Xavier Ferrari
s’est-il fait le chantre ? Qu’est-ce donc que l’éco-conception ?
Rencontre.

Bonjour, François-Xavier, qui êtes-vous au sein de
Coopérative Mu ?

Je suis François-Xavier Ferrari, co-fondateur de la coopérative Mu et l’un de ses quatre associés.

Quelle est votre activité, précisément ?
Coopérative Mu accompagne depuis bientôt neuf ans ses clients sur la prise en compte de l’environnement dans la conception et le design de leurs produits. Depuis la toute première idée jusqu’à leur commercialisation.

Nous aidons les entrepreneurs et les start ups à transformer leurs idées de produits en écoproduits innovants. Nous accompagnons également les grands comptes en développant des outils pour les aider à intégrer, à leur tour, l’environnement dans le processus de conception de leurs produits.

Quelle est votre fonction, vos missions au sein
de votre entreprise ?
J’ai suivi une formation de designer industriel. Mais aujourd’hui, je suis en charge du développement de l’agence.

Quelles sont les spécificités et savoir-faire de Mu ?
Dès la création de l’entreprise, nous avons choisi le statut de SCOP (Société Coopérative et Participative) dans un soucis de cohérence. Nous souhaitions être en accord entre ce que nous vendions et la manière dont nous le vendions. Une autre de nos spécificités est que Coopérative Mu associe deux métiers et compétences complémentaires : l’analyse et la précision de l’ingénierie de l’environnement et l’approche intuitive et créative du design industriel.

En 2012, le Gobi, éco-conçu par Mu a été lauréat du concours Avnir, premier concours français 100% dédié à l’éco-conception. En 2015, les 37 000 participants de la COP 21 ont reçu Gobi!
La gourde Gobi

Comment et pourquoi avez-vous eu l’idée de coupler
ingénierie de l’environnement et design industriel ?

Avec Anthony, l’autre fondateur de la structure, nous avons décidé de monter Coopérative Mu pour pouvoir donner du sens à nos métiers respectifs. À l’un, l’évaluation environnementale d’un produit et l’analyse de son cycle de vie pour mesurer ses impacts et identifier leurs origines. À l’autre, l’intuition et la créativité du designer pour trouver des solutions.  Aujourd’hui, sur les dix salariés qui forment notre équipe, cinq d’entre eux sont ingénieurs Environnement, les autres sont designers industriel !

Comment concevez-vous les produits de vos clients ?

Nous identifions au plus tôt  les enjeux environnementaux prioritaires du produit/service (type de matériaux, modes de fabrication, usages associés…) voire du projet (business model, choix d’implantation, sélection du partenaire industriel…). Il est communément admis que plus « de 80% des impacts environnementaux d’un produit sont déterminés lors de sa conception ». Il en va de même pour la création d’une entreprise et le montage de son business model . Nous orientons ainsi l’ensemble des équipes (marketing, design, développement, industrialisation, …) de façon opérationnelle. Elles sont ainsi intégrées à la création et au développement du produit ou du service éco-innovants, depuis l’idée jusqu’à la mise sur le marché. Avec l’objectif d’améliorer leurs performances environnementales !

Caruus, sneaker éco-conçue, fabriquée en France
Caruus, sneaker éco-conçue, fabriquée en France

Quelles sont vos perspectives de développement de marché pour coopérative Mu ?

Nous continuons à nous étendre au niveau national mais également au-delà des frontières françaises avec quelques-uns de nos clients, sur des projets internationaux ! Nous poursuivons l’ activité de design de l’agence. Nous serons d’ailleurs présents au Paris Design Summit. Enfin, nous développons de nouvelles offres pour nos clients, notamment l’intégration des critères sociaux dans la conception de produits. Nous travaillons sur un projet de mobilier pour lequel, en plus de prendre en compte les aspects environnementaux, nous intégrons les enjeux sociétaux pour changer la façon de concevoir et designer les produits !

Comment envisagez-vous
votre avenir ?

Aujourd’hui, nous sommes dix salariés dont quatre associés. Idéalement, nous souhaiterions être une dizaine de salariés associés, mais nous ne nous empêchons pas de voir plus grand ! Si nous dépassons cet effectif, nous créerons très probablement une seconde coopérative afin de rester en petite équipe opérationnelle et réactive ! Nous continuons de rechercher de bons profils pour intégrer notre belle aventure !

Quelles sont vos prochaines actualités ?

Comme je l’ai dit plus haut, nous serons présents au Paris Design Summit qui se tient au Palais des Congrès, fin février. Nous allons y donner deux conférences et animer un atelier d’écoconception. Nous allons partager un stand avec quelques-uns de nos clients pour plus de visibilité et plus d’impacts. Nous sommes d’ailleurs en pleines réflexions sur l’éco-conception dudit stand !

Et puis le 19 février 2019, nous intervenons avec le Matériaupôle et Mines ParisTech, à l’atelier écoCIRC autour de l’éco-conception. Nous aborderons différents enjeux qui sont liés à la démarche !

Comment avez-vous rencontré le Matériaupôle
? Sur quels sujets travaillez-vous avec eux ? 

Arnaud est venu nous rencontrer en 2013 si mes souvenir sont bons. À l’époque nous étions une jeune pousse de quatre personnes dans une pépinière d’entreprises de la CCI. Depuis, nous sommes toujours restés en contact. Arnaud nous a permis, à plusieurs reprises, de présenter l’agence aux autres adhérents et nous a mis en contact avec son réseau et celui du Matériaupôle.

Que vous apporte votre adhésion au Matériaupôle ?

Matériaupôle est un réseau d’acteurs engagés et cela fait plaisir de pouvoir partager des valeurs avec eux. Au-delà de ça, nous avons travaillé avec d’autres adhérents sur de l’éco-conception de produit, je pense notamment à Sandra de Biom Paris, qui développe une brosse de toilette éco-conçue… avec nous !

Mu a accompagné  BioM dans le développement et l’éco-conception de la brosse de toilette inspirée par le biomimétisme et fabriquée en France !
BBB la brosse, @biom Paris

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