Entre innovation, créativité, recherche et réalisation unique.

ARCA ébénisterie, est tout à la fois : un atelier de recherche et de création en ameublement. Mais pas que… Rencontre avec un ancien élève de l’Ecole Boulle où il enseigne aujourd’hui le travail sur bois.

Pouvez-vous nous décrire l’objet de votre activité ?

ARCA est un atelier aux multiples facettes : créations, prototypage, micro séries et séries limitées. Formés entre autre à l’école Boulle, nous utilisons des méthodes traditionnelles et mettons en œuvre des techniques et matériaux nouveaux. Résolument tournés vers l’expérimentation dans le mobilier, nous répondons à des problématiques variées, qu’elles soient esthétiques, structurelles ou mécaniques. Nous mettons notre savoir-faire au service des designers et éditeurs pour imaginer des solutions artisanales ou industrielles. ARCA dépasse le champ classique de l’ébénisterie en puisant dans des univers allant de l’aviation à l’industrie textile. Nous sommes implantés à Chennevières-sur-Marne. Notre atelier a une surface d’environ 300 m². Nous avons à proximité tout un ensemble de partenaires avec qui nous avons établi une relation de confiance pour l’exécution de certains travaux de finition, de serrurerie, usinage et formage plastique, quincailleries sur mesure… Nos créations résument les capacités dont nous disposons ainsi que notre perception du mobilier. Nous sommes à même de proposer des créations personnalisées répondant aussi bien aux exigences des professionnels de la décoration qu’à celles de particuliers.

Cette invention du bois qui respire, et qui a impressionné bon nombre de visiteurs du stand Citroën, au salon de l’Auto est née comment ?

Cette invention s’appelle Airwood. Elle est née d’un travail sur l’illusion et la thématique du mouvement. Ce projet est issu d’un sujet de diplôme d’ébénisterie présenté à l’école Boulle en 2008. Le premier travail de l’atelier ARCA, créé en 2009, a été d’en optimiser la production. Airwood est composé, d’un support, de caoutchouc, d’adhésif et de bois (ou autre matières rigide). Jusque-là, nous réalisions les ciselures à la main, au scalpel ! Nous avons pu détourner une machine de l’industrie textile pour numériser la découpe. Gagnant ainsi en finesse, en qualité et en rapidité.

En êtes-vous resté là ? Avez-vous porté d’autres améliorations à votre invention ?

Oui et c’était tout l’intérêt. La seconde étape a été d’améliorer la résistance du produit par de meilleures colles, puis la suppression en partie de ces colles pour passer à une fixation mécanique plus résistante. Nous avons appliqué la méthode à d’autres matériaux et rencontré à chaque fois de nouvelles difficultés comme avec la céramique et le cuir. La mise au point de système pneumatique automatique a été un défi car la mécanique des fluides est très complexe, surtout pour des ébénistes de formation. Il a fallu pour communiquer les possibilités et vendre, trouver les idées, les contextes et applications, puis les rendre en images de synthèse. Une nouvelle typologie d’objet a vu le jour, de nouvelles fonctions comme gérer l’acoustique d’une pièce ou salle de concert par le gonflage des murs. Indiquer un volume sonore par un logo évolutif. Créer des logos de PLV en mouvement. Des packagings surprenant. Des luminaires dont l’intensité varie par gonflage…

Est-ce que depuis les débuts de votre invention, votre procédé a évolué ?

Oui, tout à fait. Cinq générations de Airwood plus tard et les années passant, nous voilà aujourd’hui avec une version optimale, qui ne peut pas encore être placée à l’extérieur mais qui ne demande qu’à être utilisée. Notre superposition de matériaux a même fait des petits car nous sommes en train de créer un nouveau dérivé qui ne se déforme plus par de l’air mais par les objets qu’on y met. L’évolution de ce matériau a donc fait naître le WooWood qui sert de rangement par des poches élastique recouvert de marqueterie de bois à la manière d’un textile. On peut ainsi créer un passe câble, faire coulisser un tiroir dans des poches, placer une lumière. Il fonctionne comme un tendeur.

Quelles sont vos actualités ?

ARCA fait partie de l’exposition Observeur design qui est actuellement au VIA et qui va faire un tour de France. Nous avons d’ailleurs remporté l’étoile Observeur Design catégorie Artisanat.

Nous allons faire le salon Révélations au Grand Palais et participer au village du Matériaupôle aux Puces du Design en mai prochain à Paris-Porte de Versailles.

Quelles sont vos perspectives de développement de marché ?

Je veux continuer dans la même direction sans être “plus gros”. Nous avons fait évoluer l’atelier avec une imprimante 3D et une CNC en 2017. Je veux acheter un atelier d’ici un an. Et réussir à prendre plus de temps pour mes créations.

Que vous apporte votre adhésion au Matériaupôle ?

Des contacts commerciaux et intelligent comme avec Hogos. Et surtout le projet de R&D avec l’école des Mines qui je l’espère va se concrétiser !

Vous venez d’être « oscarisé », avec deux autres adhérents du Matériaupôle,  du second prix de l’entreprise artisanale innovante remis par la Chambre des métiers et de l’artisanat du Val-de-Marne. Que ressentez-vous ?

J’en suis très heureux, c’est vrai. Cette distinction salue le travail de tout l’atelier. Et c’est bien. J’espère que cela va nous apporter de nouveaux marchés, pour qu’à la clé, nous ayons de nouveaux chantiers à la clé.

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